Mon opinion sur la récitation du Hallel, avec ou sans berakha, à Yom Haatsmaout.
Je connais tous les arguments sur lesquels ceux qui disent le Hallel à Yom Haastmaout se basent. Pourtant, moi je ne le fais pas.
Pourquoi ?
Pour une raison extrêmement simple : aucun des Gedolei Hador ne le fait. Dirait-on d'eux qu'ils ne connaissent pas ces arguments ?
Certains, comme Ovadia Yossef permettent de réciter le Hallel sans berakha, comme une simple louange que l'on adresserait gratuitement à Hachem, sans pour autant le réciter eux même. D'ailleurs, si pour une raison quelconque je décidais subitement de réciter le Hallel à Yom Haatsmaout, je le ferais sans berakha, car sachant qu'il y a une mahloket là dessus, je ne voudrais pas prendre le moindre risque de faire une berakha levatala, ce qui constitue un issour deoraita. En cas de doute, il vaut mieux ne pas faire de berakha que faire une berakha levatala !
Le fait est qu'aucun des Grands de notre génération ne marque ce jour d'un point de vue religieux. En tant qu'ashkénaze, je me réfère naturellement aux leaders que sont Rav Elyachiv, Rav Steinmann, Rav Auerbach et surtout, en ce qui me concerne, Rav Kanievski. Ils ne font pas le Hallel. Qui suis-je, moi, pour le faire ? Suis-je plus grand qu'eux pour faire une tefila qu'eux ne font pas ? Mais je m'engage (neder) à le faire si un jour ils le font.
Car s'il me paraît indéniable que la création de l'Etat d'Israel est un miracle (malgré l'anti-religiosité, passive ou virulente, de la plupart de ses fondateurs) et que le retour de la souveraineté juive sur sa terre est une bonne chose, pour notre peuple, cela s'accompagne de malheurs (haine gratuite, corruption de l'état, gay pride, etc) qui annulent le coté positif de cet évènement et qui empêchent d'en faire une célébration religieuse. D'ailleurs aucune autorité religieuse n'a été consultée à priori sur la possibilité de faire de ce jour une fête juive...
Je pense que l'on peut bien sûr célébrer ce jour comme une fête civile, surtout si l'on est en Israel, au même titre qu'une Juif français célèbre le 14 juillet (hakarat hatov) mais il ne faut pas oublier qu'elle tombe pendant la période de deuil de l'Omer, pendant laquelle il convient de limiter les réjouissances.
Pour conclure, je pense que la création de l'Etat d'Israel était potentiellement, reshit tsmihat geoulatenou. Toutes les conditions étaient réunies pour faire venir immédiatement le Machiah, mais par notre attitude à tous, nous sommes en train de gâcher cette opportunité...
Bonjour,
RépondreSupprimerTout d'abord, bravo pour ce blog prometteur.
Avant toute chose, je tiens à vous faire savoir que je ne réagis absolument pas sur votre attitude à Yom Haatsmaout. Je ne juge pas votre position que je trouve légitime.
Cependant, la raison que vous apportez me dérange profondément.
Premièrement, car il s'agit d'une (ou plutôt de plusieurs) affirmation erronée. Les "Guedolim" ne disent pas le Hallel ? Évidement, on pourrait débattre des heures sur "qui est un gadol", mais prenons comme "Guedolim" les figures rabbiniques connues.
Certains guedolim ont oui écris en faveur du Hallel à Yom Haatsmaout ! Le Rav Chlomo Yossef Zavin (le célèbre auteur de l'encyclopédie talmudique, qu'on trouve dans toute yeshiva) l'écris clairement (et rajoute qu'il faut faire une seoudat mitsva....). Le Rav Herzog, qui était le maitre du Rav Eliyashiv (et oui, c'est peu connu, on se demande pourquoi) fut le premier a instaurer la lecture du Hallel avec le Rav Ouziel. Ces decisions ont été soutenu par beaucoup de grands rabbanim, y compris comme le Rav Mordechai Eliyahou !
Mais n'oublions pas les rabbanim sepharades : chez les Nord Africain, comme en témoigne le Rav Chalom Messas dans une de ses shout, "Au Maroc, nous récitions le Hallel complet et nous n'avons jamais entendu que quelqu'un s'y opposait". D'ailleurs énormément d'autres rabbanim d'Afrique du Nord ont confirmé ses dires, entre autre le Rav Mazouz (qui ne dit pas le Hallel mais qui écrit qu'en Tunisie tous les rabbanim le disaient et qu'il est permis de le dire).
Je ne parle même pas des rabbanim sionistes-religieux dont on ne peux nier l'énorme niveau de Torah. Entre autre, le Rav Harlap, le Rav Tsvi Yehouda Kook,le Rav Goren et une multitude d'autres.
Je crois avoir prouvé que l'affirmation selon laquelle "les guedolim" s'opposeraient tous au Hallel est fausse.
Maintenant, celle selon laquelle le Rav Ovadia Yossef ne le dit pas est fausse également. Tout d'abord, durant des décennies il priait à la Grande Synagogue de Jerusalem pour Yom Haatsmaout (ou on dit le Hallel, bien evidemment). Mais jusqu'à aujourd'hui, selon tous les témoignages des personnes priant avec lui, il ne dit pas les Tahanounim et dit le Hallel sans brakha. D'ailleurs, je vous propose de visionner cette video, ou il parle de Yom Haatsmaout, c'est sans équivoque... (http://www.kikarhashabat.co.il/%D7%94%D7%A8%D7%91-%D7%A2%D7%95%D7%91%D7%93%D7%99%D7%94-%D7%99%D7%95%D7%A1%D7%A3-66.html).
Et d'ailleurs, on voit que vous n'avez jamais lu sa shout car sinon vous auriez remarqué que sa conclusion est qu'on a le droit de dire le Hallel sans brakha et qu'il est INTERDIT de dire les tahanounim. D'ailleurs, il cite une liste de rabbanim haredim allant dans se sens la, dont le Rav Kahanman,fondateur de la yeshiva Poniovitch. (et selon le témoignage direct d'un ami qui étudie la bas, à Poniovitch on ne dit toujours pas de tahanounim à Yom Haatsmaout).
Bien évidemment,j'ai les références de ce que j'affirme et me ferais un plaisir de les partager avec vous si vous me contactez par email.
Bonne chance pour le blog !
ps : mon blog, http://modernorthodox.over-blog.com/#
Barouh haba !
RépondreSupprimerJe suis un lecteur assidu de ton blog, que j'apprécie notamment pour son honnêteté et sa droiture même si je ne partage pas tout à fait le même point de vue sur certains sujets. Peu importent les différence, l'essentiel est ce qui nous unit (l'amour de la Torah et d'Israel) et pas ce qui nous éloigne.
Pour te répondre, je précise qu'en ce qui me concerne, sur un sujet aussi "nouveau" (sur l'échelle de notre histoire), je ne prends en compte que les avis des rabbanim vivants et ce qu'ils font concrètement aujourd'hui. Il ne s'agit évidemment pas de dire que l'avis de ceux qui nous ont quittés, zi'hronam livra'ha, ne compte pas, mais si on prend en compte tous les avis des 63 dernières années, on ne s'en sort pas, ou plutôt, on prend le risque de leur faire dire ce qu'on veut, dans un sens comme dans l'autre, et cela n'apporterait pas grand chose. Que ferait aujourd'hui Untel ou Telautre, parti il y a 50 ans ? L'histoire montre que les changements d'opinion sur le sionisme ont parfois été surprenants...
Ensuite on peut évidemment ne pas être d'accord sur la définition d'un Gadol. Pour moi il ne suffit pas d'être connu, ni d'être un grand talmid 'ha'ham, ni d'être à la tête d'un mouvement, ni d'avoir un pouvoir de représentation politique. Par Gadol je veut dire ceux qui sont les leaders spirituels d'Am Israel dans son ensemble, les 5 ou 6 références que l'on peut prendre en exemple les yeux fermés. Dans le monde ashkénaze, ils sont clairement identifiés et je pense que personne ne conteste qu'aujourd'hui, ce sont Rav Elyachiv, Rav Steinmann, Rav Chmouel Auerbach et Rav 'Haim Kanievski. Aucun d'entre eux ne fait le hallel. Sont-ils idiots ? Non ! Ne connaissent-ils pas toutes les sources et toutes les opinions qui sont pour ? Bien sûr que si ! Alors qui suis-je pour faire plus qu'eux ? Cela suffit largment pour justifier ma position.
Maintenant pour ce qui est du monde non-ashkénaze, j'avoue le connaître moins bien et si je fais erreur, je demande me'hila. Comme toujours, chacun doit suivre son rav (surtout que là on ne peut pas parler de minhag). S'il y a un consensus séfarade pour réciter le hallel, il faut le respecter.
Concernant Rav Ovadia Yossef plus précisément, d'après mes renseignements, il aurait dit qu'il y aurait doute au sujet des ta'hanounim, et que lui même s'arrangeait toujours pour assister à une brit ce jour là pour éviter la polémique. D'autre rabbanim qui ont une position un peu publique procèdent aussi ainsi. Il va de soit que quand on fait de la politique, il n'est pas de bon ton d'aller contre l'avis du Grand Rabbinat d'Israel, qui lui même fait face à certaines pressions.
Mais entre ne pas dire de ta'hanounim et dire le hallel, il y a quand même un gouffre. Toujours d'après mes renseignements (qui sont de première main aussi mais qui ne sont pas Torat Elokim 'Haim pour autant), on récite bien le hallel, sans brakha, chez Rav Yossef mais lui-même ne le dit pas, du moins pas de façon audible. Si cela est vrai, cette attitude relève peut-être d'impératifs politiques (ménager les susceptibilités) mais cette esquive montrerait quand même que le sujet est loin d'être aussi tranché tu le dis.
Pour conclure, évidemment que celui qui désire réciter le hallel a sur qui s'appuyer et je ne me permettrais pas, 'has vechalom, de remettre en doute la sincérité et la pureté de sa démarche.
Je donne juste ma façon voir les choses qui, je crois, tient quand même debout. Sans chercher à convaincre qui que ce soit !
Au plaisir de te relire à nouveau, ici ou sur ton blog !
Kol touv, Chabbat Chalom et bonne continuation !
Salut,
RépondreSupprimerj'aimerai bien connaitre ton identité (peut être peux tu me la communiquer par email).
Pour ce qui est de ton dernier message, encore une fois je trouve qu'il est manquant.
Tu decréte que les "Guedolim" d'aujourd'hui sont les personnes que tu cites. Certes, ils font partis des leaders de notre géneration, mais leaders de qui ? du public haredi.
Par conséquent, selon ta propre définition, tu devrais admettre qu'il existe d'autres "guedolim", qui sont les rabbanim leaders d'autres tendances du judaisme, comme les sépharades et le public religieux-sioniste et MO.
J'ai déjà cité une partie de ces rabbanim dans mon précedent message, et je pense que tu conviendra que Rav Mordechai Eliyahou, Rabbi chalom Messas et le Rav Avraham Shapira étaient aussi des "leaders" d'une grande partie du peuple juif.
Pareillement, ce que tu écris sur Rav Ovadia Yossef est totalement absurde. Pourquoi ? Parce qu'il écrit de la façon la plus explicite dans sa shout, que je t'invite à lire, qu'on n'a pas le droit de dire de Tahanounim. Pareillement, il parle avec beaucoup de positivisme de l'état. Si tu as raison et qu'il le fait pour des raisons politiques, alors j'aurai les plus grosses craintes à son égard... tu te rends comptes, il écrirait ce qu'il ne pense pas pour conserver son poste de grand rabbin ou ses ministres au gouvernement ???
De plus, si tu avais vu la vidéo à laquelle je t'ai renvoyé, tu aurais entendu ce qu'il a dit dans sa maison il y a 3 ans après l'office de Yom Haatsmaout. Penses tu vraiment que l'agence juive soit venue le forcer à comparer les nissim de Yom Haatsmaout au Nissim de l'époque de Hizkyahou ? C'est l'agence juive qui lui a dit de dire "Hag Haatsmaout" et non Yom Haatsmaout ? vraiment...
D'ailleurs, selon ta logique, alors que ce ne sont pas les askanim qui forcent les guedolim achkenazes à ne pas dire le Hallel à Yom Haatsmaout ?
Essayons de faire de l’honnêteté intellectuelle le fondement de tout débat.
A mon humble avis, tu aurais pu dire simplement : je ne dis pas le Hallel à Yom Haatsmaout parce que mon Rav ne le dit pas. c'est tout.
Kol touv
Je ne décrète rien, les Gedolim que je cite ne sont pas seulement les leaders haredi, ils sont respectés et reconnus dans tous les milieux et même au delà du monde ashkénaze. Et reconnais tout à fait cette qualité de Guedolim en tout cas à Rav Eliyahou et Rav Messas. Je ne me prononce pas sur Rav Shapira car je ne connais pas bien sa portée. Je suis même près à reconnaître cette qualité à Rav Y.D. Soloveichik pour te dire à quel point je suis ouvert sur la question. Mais je continue à prendre ne prendre en compte que les vivants pour ce sujet précis. Qui sait ce que feront les Guedolim des prochaines générations ? Je verrai bien et je m'adapterai.
RépondreSupprimerIl est tout à fait vrai que j'aurais pu simplement dire : Je ne dis pas le Hallel à Yom Haatsmaout parce que mon Rav ne le dit pas. J'ai parlé d'autres Gedolim pour montrer que ce n'est pas un cas isolé...
Concernant Rav Ovadia Yossef, nous savons tous qu'il n'a pas sa langue dans sa poche et qu'il n'hésite par à faire et à dire tout haut ce qu'il pense. Le fait est que sur la question de Yom Haatsmaout, il fait preuve d'une étonnante réserve par rapport à son habitude. Il va certes un peu dans le sens du grand rabbinat, mais pas complètement non plus...
Pourquoi ?
Je ne prétends pas connaitre la réponse, mais je peux émettre plusieurs hypothèses. Il est évident qu'il n'obéit à personne, pas plus au gouvernement qu'à l'agence juive, et encore moins à yaadout hatorah.
Je ne vois que deux explications à sa retenue. Soit il est prudent pour des raisons politiques, à savoir pour à la fois ménager ses fidèles Haredim et attirer plus de Mizrahim. Ce qui serait tout à fait logique et légitime étant donnée sa position. Soit il est prudent pour des raisons purement halakhiques (ce que laisse penser sa chout), et dans ce cas cela voudrait dire qu'il estime qu'on a pas le recul suffisant pour trancher dans une direction ou dans l'autre. Si tu as une autre explication, je suis preneur. Quoi qu'il en soit, je respecte son opinion quelle qu'elle soit, et je ne remets aucunement en question le droit de dire hallel à yom haatsmaout (et kal vahomer de ne pas dire les tahanounim) pour celui qui pense que c'est justifié.
Je t'envoie plus d'informations en privé.
Kol touv
"Je suis même près à reconnaître cette qualité à Rav Y.D. Soloveichik pour te dire à quel point je suis ouvert sur la question"
RépondreSupprimerSans vouloir être méchant, il n'avait pas besoin de toi... (ni Rav Shapira d'ailleurs)
Crois moi je viens d'un milieu où c'est loin d'être évident...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe trouve juste regrettable que sur un sujet aussi interessant, l'on soit restes a un debat sur "qui est un gadol et qui ne l'est pas".
Pourquoi ne reduirait on pas TOUS les sujets de la Torah a ce shema:
- Je pense comme ca sur cette sougia car les gdolim pensent comme ca.
- Ah bon? Mais tu n'as pas tenu compte de l'avis d'untel qui est aussi un gadol.
- Non, ce n'est pas un Gadol.
- Si c'est un gadol
- Non, c'est un gadol, mais pas si gadol que ca, mais quand meme gadol un peu....
On aurait aime lire des arguments:
- Quels sont les parametres generant l'obligation de reciter un hallel?
- Quels sont les parametres l'interdisant?
- La gay-pride et autres caracteres laiques de l'etat doivent ils entrer en ligne de compte.
etc....
Tout à fait d'accord, je n'ai d'ailleurs même pas la prétention de faire de ce sujet un débat. Je n'ai moi même pas une opinion tellement tranchée au sujet de Yom Haatsmaout (c'est la raison pour laquelle je m'en remets entièrement à mon rav et aux Guedolim susmentionnés) car je suis certain de ne pas avoir le recul nécessaire pour me forger une opinion dénuée de tout sentiment affectif. J'ai des sentiments, tantôt positifs, tantôt négatifs à l'égard de Medinat Israel, mais pas de réelle conviction.
RépondreSupprimerEt c'est difficile de débattre sans conviction...
J'ai hésité à faire un travail de recherche et de recueil d'opinions, comme je l'ai fait pour d'autres sujets. Mais la crainte de lancer un débat stérile m'a retenu, et là je vois que j'ai bien fait.
Je me contente donc juste de de dire ce que je fais, et pourquoi, ce qui d'ailleurs est d'un intérêt très limité qui ne justifie certainement pas de mobiliser votre temps.
Si vous voulez lancer un débat, il y a certainement des lieux plus adaptés que ce blog et des personnes plus intéressées que moi pour y participer. Je serais néanmoins ravi d'assister à un tel débat !
A mon humble avis s'il y a un chose a retenir (et c'est peut-être mon deuxième crédo), c'est que chaque façon de faire à sûr qui s'appuyer, et qu'il faut respecter les opinions de chacun.
Kol touv
Bonjour,
RépondreSupprimerTout d'abord, je me permet de faire savoir au webmaster que certains internautes n'arrivent pas à poster de commentaires, de plus, les noms des commentateurs (?) ne s'affichent pas... Peut être serait-il possible de régler ce problème depuis l'administration du blog ?
Quoi qu'il en soit, je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit. Le débat sur Yom Haatsmaout ne se situe certainement pas au niveau de "qui est un gadol". Si je dis le Hallel à Yom Haatsmaout, c'est avant tout parce que de mon point de vue personnel je pense qu'il faut le dire. Évidemment, sans l'appuie d'un Rav, je ne me serais pas permis de trancher la Halakha tout seul, mais cela est une autre sougya. Dans mes commentaires, je réagissais seulement aux propos du webmaster.
Kol Touv
ps : cher webmaster, j'attends toujours votre email en privé (gabensour@hotmail.com)
Bonjour,
RépondreSupprimerPour les commentaires je les ai ouverts aux anonymes donc en principe il ne devrait plus y avoir de problème maintenant.
Chavoua tov !