Vous habitez chez vos parents ?
Si vous êtes célibataire, ce n'est pas étonnant. Mais même si vous êtes marié(e), cela n'est finalement pas plus surprenant...
Si vous êtes célibataire, ce n'est pas étonnant. Mais même si vous êtes marié(e), cela n'est finalement pas plus surprenant...
Tout autour de la Méditerranée, il existe une coutume séfarade (judéo-espagnole) – parfois même mentionnée dans la kétouba –, celle de la « mesa franka » (table libre).
Le concept : un jeune couple va vivre 1, 2, 3 ans chez les parents de la fiancée (plus tard, cela pouvait simplement signifier un soutien financier).
Bien que cette situation fût courante, l'inverse était également commun : le jeune couple allait vivre chez les parents du fiancé, quelques années ou, parfois, jusqu’au décès du père.
Cela était considéré plus logique car dans le Judaïsme l’épouse prend le minhag du mari - bien que dans ces cercles, les mariages en dehors de la kehila judéo-espagnole soient vraiment récents et les mariages entre cousins très fréquents, si pas la majorité, y compris dans les milieux « modernes ».
Au siècle dernier, cette culture pouvait aussi conduire à installer ses parents âgés, surtout veuf/ves, chez soi.
Un équivalent ashkénaze à cette pratique, le « kest » (le gîte et le couvert), peut venir des parents d’un des deux jeunes mariés. Ce temps (généralement de 2 à 5 ans quoique certains, rares de nos jours, s’installaient à vie) était généralement utilisé pour accumuler de l’argent en travaillant, ou pour que le marié étudie au kollel, plus récemment pour que l’un des deux ou les deux finissent leurs études. Comme chez les séfarades, ce principe prend le plus souvent, actuellement, la forme d'un soutien financier plus qu'une cohabitation.
Un kest ou une mesa franka pouvait remplacer ou améliorer, respectivement, un naden ou un (a)shugar, une dot.
Dans certains milieux tant séfarades qu'ashkénazes, le détail et le montant de ces apports financiers étaient estimés par des spécialistes avant le mariage, puis négociés entre les parents avant d'être consignés très précisément dans la kétouba.
(kétouba séfarade de 1752, visible au Musée d'Art et d'Histoire du Judaisme à Paris)
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