jeudi 17 avril 2014

Vous reprendrez bien un peu de salade de prépuces ?

R. Shabbatai Lipshütz, expert reconnu en segoulot, mentionne dans son recueil Sefer HaShamaim une bien curieuse coutume :
Manger le prépuce après la brit mila serait une puissante segoula pour engendrer un garçon.

Avaler un prépuce ? Quelle étrange idée, surtout quand on sait que la cannibalisme n'est pas très bien vu par notre religion...

Pourtant R.Lipschütz cite de nombreux rabbanim qui se sont prononcés en faveur de cette segoula, comme R. Haim Yossef Azoulay, le Hida (Mahzik herakhah, Yoré déa 79)
et R. Haim Avraham Miranda de Salonique (Yad neeman)

Evidemment les rabbins les plus rationnels sont horrifiés par de telles pratiques, cela va sans dire.

Pourtant cette croyance est plus répandue qu'on ne l'imaginerait ; ayant fait le tour de la méditerranée, elle touche également les populations ashkénazes les plus méridionales, celles qui étaient en contact avec les séfarades, par exemple dans les Balkans ou à Venise.

L'apostat Giulio Morosini raconte, par exemple, en 1683 à propos des Juifs :
"La superstition des vénitiennes est remarquable : les femmes stériles étaient toujours présentes aux circoncisions et pas une n'aurait hésité à se battre contre les autres pour voler le prépuce. La première à l’attraper n'hésitait pas à l'avaler tout rond."

Plus récemment, R. Rafael Ohana, cabbaliste, herboriste et "spécialiste en fécondité" affirmait au début du 20e siècle obtenir d'excellents résultats dans le traitement de la stérilité avec les prépuces, n'hésitant pas à les napper de miel pour les rendre plus appétissants !


Quoi qu'il en soit l'abandon de cette pratique est certainement plus dû à l'évolution des mœurs qu'à des raison religieuses au sens strict... Donc si l'envie vous prend, vous avez sur qui vous appuyer !


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