L'hébreu est une langue fascinante à bien des égards, mais surtout grâce à son alphabet.
Quand je parle d'hébreu, je parle bien sur de l'hébreu biblique, le Lashon Hakodesh, pas de l'hébreu moderne qui, paradoxalement, a perdu ses plus belles propriétés en s'enrichissant d'emprunts étrangers. Sont également concernées, dans une certaine mesure, les langues sémitiques apparentées à l'hébreu, comme l'araméen. Mais pour faire court j'utiliserai par la suite simplement le terme hébreu.
Il faut savoir qu'en hébreu, le signifiant et le signifié sont intimement liés. C'est à dire que le mot utilisé pour désigner une chose n'est pas arbitraire mais qu'il est le reflet de la chose elle même. C'est un peu le principe des idéogrammes ou des hiéroglyphes, mais sous forme d'alphabet et non de centaines ou de milliers de signes complexes. Cette caractéristique de l'hébreu est unique au monde !
En fait, chaque lettre représente un concept. Par une combinaison des 22 lettres de l'alphabet, habituellement associées par 3 (racines trisyllabiques), on peut exprimer des milliers et des milliers d'idées.
D'après Marc-Alain Ouaknin, cette propriété serait un héritage de l'Egypte. Avec les hiéroglyphes, on combinait des dessins pour exprimer ses idées. Selon le contexte, le dessin pouvait exprimer soit un son, soit tout simplement l'objet représenté.
Les Hébreux, lors la sortie d'Egypte, il y a 3500 ans, auraient emmené ce moyen de communication avec eux, mais suite au don de la Torah, il a commencé à poser un problème. En effet, il se base sur des images, or les 10 commandements interdisent explicitement ces représentations ! Il fallut donc trouver un moyen alternatif... C'est ainsi que les Hébreux "inventent" (selon les archéologues, ou reçoivent de D.ieu, selon la tradition) un nouveau moyen d'écrire : on prend les 22 images de base, on les stylise pour qu'elles ne soient plus des images mais juste des symboles et on les assemble en mots dont la signification est la somme des significations des lettres. L'alphabet est né. D'ailleurs les dernières découvertes archéologiques semblent corroborer cette hypothèse car les premières traces d'alphabet ont précisément été trouvées dans le Sinaï, là ou fut donnée la Torah.
Pour approfondir le sujet sous l'angle historique, je vous recommande la lecture de "Les Mystères de l'Alphabet" par Marc-Alain Ouaknin (éditions Assouline, 2003)
Là où l'hébreu se distingue de toutes les autres langues, c'est donc par l'association de deux principes :
Premièrement, c'est un véritable alphabet, c'est à dire un ensemble de lettres fini. Il y a 22 signes, pas un de plus ni un de moins. On n'invente pas de nouveaux signes à tire-larigot comme cela se faisait en Mésopotamie et en Egypte ou comme cela se fait avec les idéogrammes chinois. Ce principe était nouveau il y a 3500 ans, mais il n'a rien d'unique, puisque tous les alphabets indo-européens (qui en dérivent d'une façon ou d'une autre) ou non (comme l'alphabet japonais) fonctionnent ainsi.
Deuxièmement, les lettres hébraiques expriment à la fois un son ET une idée, ce qui n'est le cas avec aucun autre alphabet. Par exemple, la lettre ז (zain) représente la notion d'arme, de virilité, bref, le masculin. Donc chaque mot en hébreu qui contient la lettre ז exprime, quelque part, la notion de masculin.
Pour plus de détails, d'exemples et de développements sur ce thème, je vous recommande ce cours de Rav Chaya :
Quelle langue parle D.ieu? (partie 2 ici)
L'hébreu biblique, par son alphabet, possède encore beaucoup d'autres propriétés, qui s'expriment, entre autres, par la gematria, mais ça, c'est une autre histoire...
Quand je parle d'hébreu, je parle bien sur de l'hébreu biblique, le Lashon Hakodesh, pas de l'hébreu moderne qui, paradoxalement, a perdu ses plus belles propriétés en s'enrichissant d'emprunts étrangers. Sont également concernées, dans une certaine mesure, les langues sémitiques apparentées à l'hébreu, comme l'araméen. Mais pour faire court j'utiliserai par la suite simplement le terme hébreu.
Il faut savoir qu'en hébreu, le signifiant et le signifié sont intimement liés. C'est à dire que le mot utilisé pour désigner une chose n'est pas arbitraire mais qu'il est le reflet de la chose elle même. C'est un peu le principe des idéogrammes ou des hiéroglyphes, mais sous forme d'alphabet et non de centaines ou de milliers de signes complexes. Cette caractéristique de l'hébreu est unique au monde !
En fait, chaque lettre représente un concept. Par une combinaison des 22 lettres de l'alphabet, habituellement associées par 3 (racines trisyllabiques), on peut exprimer des milliers et des milliers d'idées.
D'après Marc-Alain Ouaknin, cette propriété serait un héritage de l'Egypte. Avec les hiéroglyphes, on combinait des dessins pour exprimer ses idées. Selon le contexte, le dessin pouvait exprimer soit un son, soit tout simplement l'objet représenté.
Les Hébreux, lors la sortie d'Egypte, il y a 3500 ans, auraient emmené ce moyen de communication avec eux, mais suite au don de la Torah, il a commencé à poser un problème. En effet, il se base sur des images, or les 10 commandements interdisent explicitement ces représentations ! Il fallut donc trouver un moyen alternatif... C'est ainsi que les Hébreux "inventent" (selon les archéologues, ou reçoivent de D.ieu, selon la tradition) un nouveau moyen d'écrire : on prend les 22 images de base, on les stylise pour qu'elles ne soient plus des images mais juste des symboles et on les assemble en mots dont la signification est la somme des significations des lettres. L'alphabet est né. D'ailleurs les dernières découvertes archéologiques semblent corroborer cette hypothèse car les premières traces d'alphabet ont précisément été trouvées dans le Sinaï, là ou fut donnée la Torah.
Pour approfondir le sujet sous l'angle historique, je vous recommande la lecture de "Les Mystères de l'Alphabet" par Marc-Alain Ouaknin (éditions Assouline, 2003)
Là où l'hébreu se distingue de toutes les autres langues, c'est donc par l'association de deux principes :
Premièrement, c'est un véritable alphabet, c'est à dire un ensemble de lettres fini. Il y a 22 signes, pas un de plus ni un de moins. On n'invente pas de nouveaux signes à tire-larigot comme cela se faisait en Mésopotamie et en Egypte ou comme cela se fait avec les idéogrammes chinois. Ce principe était nouveau il y a 3500 ans, mais il n'a rien d'unique, puisque tous les alphabets indo-européens (qui en dérivent d'une façon ou d'une autre) ou non (comme l'alphabet japonais) fonctionnent ainsi.
Deuxièmement, les lettres hébraiques expriment à la fois un son ET une idée, ce qui n'est le cas avec aucun autre alphabet. Par exemple, la lettre ז (zain) représente la notion d'arme, de virilité, bref, le masculin. Donc chaque mot en hébreu qui contient la lettre ז exprime, quelque part, la notion de masculin.
Pour plus de détails, d'exemples et de développements sur ce thème, je vous recommande ce cours de Rav Chaya :
Quelle langue parle D.ieu? (partie 2 ici)
L'hébreu biblique, par son alphabet, possède encore beaucoup d'autres propriétés, qui s'expriment, entre autres, par la gematria, mais ça, c'est une autre histoire...
Excellent article !
RépondreSupprimerJe connaissais pour partie la symbolique des lettres mais pas cette liaison que vous mettez en évidence entre le son et l'idée dans l'écriture des mots et que vous illustrez, à l'article suivant avec l'exemple du mot "zoug".
Auriez-vous, s'il vous-plaît, des pistes bibliographiques à m'indiquer sur ce thème ?
Je vais voir le cours de Rav Chaya, mais je souhaiterais approfondir cette question, vraiment passionnante.
Merci pour les pistes biblio. que vous pourrez m'indiquer et pour ce blog, très bien fait !
ps : le lien vers le cours de Rav Chaya arrive bien sur le site mais ce cours n'existe plus !
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