lundi 8 août 2011

Reb Moshe Cohen et l'hôtesse de l'air

Une histoire incroyable, parmi tant d'autres, mais inédite et parfaitement authentique (de première main)


Il y a Jérusalem une yéchiva aussi prestigieuse que méconnue du grand public. Elle s'appelle Chaar Hachamaim et sa particularité est de ne compter parmi ses "élèves" que des mékoubalim. Je mets élèves entre guillemets car beaucoup de ceux qui y étudient sont des grands maîtres de la Torah, souvent eux même des rachei yechiva. Bien que l'institution compte aussi une yéchiva au sens propre, c'est par son kollel qu'elle est réputée, mais l'habitude est de l'appeler "la yéchiva des mékoubalim" à tout âge.
Dans cette yéchiva, il y avait un tsaddik appelé Reb Moshe Cohen. Ce saint homme dégageait une véritable aura de kedoucha. Il menait une vie d'ascète : il se levait chaque matin a 4 heures pour aller au mikvé, puis il étudiait en attendant l'aube. A l'aube il priait, puis mangeait une biscotte accompagnée de thé comme petit déjeuner. Il étudiait ensuite toute la matinée. A midi il ne s'arrêtait d'étudier que quelques minutes, le temps de prier minha et d'avaler rapidement une soupe, et il retournait rapidement étudier jusqu'au soir. Une petite salade composait son frugal dîner après la prière de maariv et il se remettait à l'étude jusqu'à minuit au moins. Une vie simple d'étude et de prière, telle était le quotidien de Reb Moshe.
Un jour, il dut se rendre a New York pour rencontrer d'autres rabbins. Dans l'avion, il reçoit son plateau repas mais, malgré la permission de réciter la beraha mezonot sur le pain donné à bord, il souhaite faire motsi, le plateau-repas étant pour lui un véritable festin. Pour faire nétila, ll se rend auprès d'une hôtesse de l'air et lui demande la permission d'utiliser l'évier de la cuisine de bord. L’hôtesse refuse, elle lui dit d'utiliser les toilettes, mais Reb Moshe ne souhaite pas faire nétila dans cet endroit impur. Il se rend auprès d'une autre hôtesse, qui refuse à son tour. Il dit alors aux hôtesses restant dans la partie réservée à l'équipage : "Si l'une d'entre vous accepte de me laisser utiliser votre évier, je prierai pour qu'Hachem lui donne la beraha."
Une hôtesse, appelons-là Rivka, accepte. Elle recherche désespérément un mari, ce qui est très difficile quand on est hôtesse de l'air, et, bien qu'elle ne soit pas du tout religieuse, elle se dit que la bénédiction d'un tsaddik ne peut pas lui faire de mal. Reb Moshe fait donc nétila et motsi, mange rapidement, puis passe tout le vol à réciter des tehilim pour Rivka, sans fermer l'oeil une seconde.
Arrivé à New York, Reb Moshe prend congé avec les autres passagers. A son tour, Rivka descend de l'avion et, quelques secondes plus tard, à peine arrivée au comptoir d'El Al où elle doit enregistrer son arrivée, elle est abordée par un charmant employé de la compagnie, qui l'invite à boire un verre... Les deux jeunes gens s'entendent bien, échangent leur numéro et se voient régulièrement. Quelques temps plus tard, ils décident de se marier ! Enfin, le rêve de Rivka se réalisait. Mais elle n'a pas oublié que ce miracle, elle le doit à l'intervention de Reb Moshe. Elle tient absolument à l'inviter à son mariage, mais comment le contacter ? La seule chose qu'elle sait de lui, c'est qu'il s'appelle Moshe Cohen et qu'il vit à Jérusalem... Or l'annuaire téléphonique de Jérusalem compte au moins trois pages de Moshe Cohen !!!
A chaque vol, Rivka scrute attentivement tous les rabbins présents, dans l'espoir de reconnaître Moshe Cohen. Elle commence ensuite à demander à tous les religieux qu'elle croise s'ils connaissent ce Moshe Cohen, sans succès. Ne pouvant attendre plus longtemps, elle décide de se marier quand même, sans Moshe Cohen. Pour être plus proche de son mari, elle change d'affectation, elle ne fait plus partie du personnel naviguant mais reste hôtesse au sol, à l'aéroport de Tel Aviv. Le temps passe, Rivka et son mari sont heureux, mais alors qu'ils souhaitent ardemment avoir des enfants, rien ne vient. Les années passent et Rivka désespère. Elle en est persuadée : Hachem la punit car elle n'a pas été suffisamment reconnaissante envers Reb Moshe. Elle ne l'a même pas invité à son mariage ! Comment a-t-elle pu lui faire cela ? Mais comment le retrouver, maintenant qu'elle ne vole plus ?
Elle confie alors à sa petite soeur, également hôtesse de l'air, la mission suivante : retrouver à tout prix Reb Moshe. Celle-ci se met alors à son tour à questionner tous les religieux présents sur ses vols : "Vous habitez Jérusalem ? Connaissez-vous Reb Moshe Cohen ? Un mékoubal, très âgé ?". Ses efforts sont vains, jusqu'au jour où elle tombe sur Reb Haim Malovicki, un rabbin travaillant pour la yéchiva Chaar Hachamaim. Lui, il connait un Reb Moshe Cohen, il correspond exactement à la description que lui a fait Rivka alors elle en est persuadée : c'est le bon. Elle raconte toute l'histoire à Reb Haim et ils échangent leurs coordonnées. A son retour à Jérusalem, il raconte ce qui lui est arrivé à Reb Moshe qui, sans perdre une seule seconde, téléphone immédiatement à Rivka. Celle-ci tombe en larme et se confond en excuses ne n'avoir pas honoré suffisamment le tsaddik. Reb Moshe lui répond que non seulement il ne lui en veut pas, mais que c'est à lui de s'excuser de n'avoir pas fait le nécessaire pour qu'elle ait des enfants. Il la félicite pour son mariage et lui dit de ne pas s'inquiéter. Il se met immédiatement à prier pour elle et, exactement neuf mois plus tard, Rivka accouche d'un petit garçon ! Bien évidemment, c'est Reb Moshe qui est choisi comme sandak !
Certains d'avoir bénéficié non pas d'un, mais de deux miracles grâce au mérite du tsaddik, Rivka et son mari feront par la suite téchouva.

La Yéchiva Chaar Hachamaim

Mes remerciements à Reb Haim de m'avoir présenté Reb Moshe.

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